Des vélos électriques en kit venus de Chine : l’Europe s’érige contre une fraude fiscale

Le marché européen des vélos électriques traverse une phase cruciale en 2025, marqué par la découverte d’une fraude fiscale d’ampleur impliquant des importations en kit depuis la Chine. Ce stratagème, visant à contourner les droits antidumping, soulève une vive réaction des autorités européennes qui intensifient les contrôles et les actions judiciaires. Face à cette menace, les fabricants locaux, dont des marques reconnues comme Cyrusher ou Ecobike, voient leur compétitivité menacée par ces manœuvres malhonnêtes. Cette affaire complexe éclaire les failles du dispositif douanier et invite à une vigilance accrue tant du côté des distributeurs que des consommateurs.

Les vélos électriques en kit en provenance de Chine : un défi pour la fiscalité européenne

La démarché d’importation de vélos électriques chinois en kit constitue une astuce utilisée pour économiser sur les droits de douane. Officiellement, plutôt que d’importer des vélos entièrement assemblés, soumis à des droits antidumping conséquents, certains acteurs importent des pièces détachées – cadres, roues, batteries –, puis procèdent à l’assemblage sur le sol européen. Cela permet, illégalement, de réduire considérablement les taxes à payer.

En 2024, les vélos électriques chinois ne représentaient que 9 % des importations en France, soit environ 136 200 unités. Toutefois, cette proportion tend à augmenter de manière dissimulée sous la forme de kits.

  • Importation en pièces détachées déclarées séparément
  • Assemblage discret dans des entrepôts européens
  • Réduction des droits antidumping grâce à un code douanier inadéquat
  • Impact négatif sur les producteurs européens comme Gocycle ou A2B
Aspect Vélo assemblé entièrement Vélo importé en kit
Droits de douane Taxation élevée (anti-dumping) Taxation faible ou inexistante
Déclaration en douane Vélo complet Pièces détachées
Répercussion sur le marché Respect de la concurrence Concurrence déloyale

Les signes d’une fraude soigneusement orchestrée

Le Bureau du Procureur Général Européen (EPPO) a dévoilé l’enquête portant sur plusieurs importateurs, notamment un acteur portugais, qui organisait l’importation en morceaux depuis 2020. Ce réseau synchronisait les commandes avec des fabricants en Chine. Outre l’importation, l’assemblage local servait de couverture pour faire passer ces vélos pour européens, faussant ainsi le marché. Les revendeurs complice achetaient ensuite ces vélos « assemblés en Europe », renforçant l’illusion.

  • Multiplication des entrepôts d’assemblage dans plusieurs pays européens
  • Coordination des commandes entre fabricants chinois et importateurs européens
  • Dissimulation de l’origine réelle des produits
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Les actions européennes pour contrer la fraude sur les vélos électriques chinois

Face à cette fraude, l’Union européenne intensifie ses mesures coercitives. L’Office européen de lutte antifraude (OLAF) et le Parquet européen ont conduit plus de 16 perquisitions dans des pays-clés dont la France, le Portugal, la Belgique, l’Allemagne et les Pays-Bas. Ces opérations visent à démanteler les réseaux et récupérer les montants dus, estimés à plus de 2,26 millions d’euros en droits antidumping non perçus.

  • Multipays : France, Portugal, Belgique, Allemagne, Pays-Bas
  • Perquisitions ciblées chez importateurs et assembleurs
  • Collaboration renforcée entre OLAF et EPPO pour augmenter l’efficacité
  • Sanctions potentielles pour revendeurs comme Fietsenwinkel ou Ecoride impliqués dans la chaîne
Pays Nombre de perquisitions Contributeurs à l’enquête
France 5 OLAF, Parquet européen
Portugal 4 OLAF, Parquet européen
Belgique 3 OLAF
Allemagne 2 OLAF
Pays-Bas 2 OLAF

La coopération internationale, levier clé contre ces fraudes

L’exemple de cette affaire démontre la nécessité d’une coordination entre autorités nationales et européennes. Sans cette synergie, la fraude aurait eu moins de chances d’être débusquée.

  • Échanges d’informations entre agents européens et nationaux
  • Dépassement des frontières pour atteindre les réseaux transnationaux
  • Pression accrue sur les importateurs peu scrupuleux
  • Discours ferme envers les marques complices ou vendeurs intermédiaires

Conséquences pour le marché et les consommateurs européens face aux vélos électriques chinois en kit

Si cette fraude venait à être définitivement stoppée, le marché européen pourrait connaître une évolution notable. Les prix sur certains modèles d’entrée de gamme pourraient légèrement augmenter, reflétant un ajustement des taxes collectées. Toutefois, cette régulation bénéficierait aux marques authentiquement européennes telles que Cyrusher, Ansmann ou encore Ecobike, qui luttent pour une concurrence saine.

  • Amélioration de l’équité concurrentielle
  • Potentielle hausse modérée des prix d’entrée de gamme
  • Renforcement de la confiance dans l’origine des produits
  • Encouragement à privilégier les vélos vraiment assemblés localement
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Impact potentiel Description Exemple de marque bénéficiaire
Compétitivité Retour à un marché équitable Cyrusher, Gocycle
Prix Légère hausse liée aux taxes correctement appliquées Ansmann, E-Zycle
Confiance Reconnaissance claire de l’origine européenne Ecoride, Veloctik

Que retenir pour les acheteurs particuliers ?

Le consommateur est invité à redoubler de vigilance vis-à-vis des origines et modes d’assemblage des vélos électriques. Privilégier des enseignes transparentes et reconnues réduit les risques d’acquérir un produit résultant d’une fraude. Par ailleurs, certaines marques comme XBionic ou Fietsenwinkel mettent en avant leur production européenne pour valoriser leur engagement.

  • Vérifier la provenance et le lieu d’assemblage
  • Se renseigner sur la réputation des revendeurs
  • Préférer les marques engagées dans la transparence
  • Considérer les garanties et le service après-vente locales

La mise en lumière de ce type de fraude souligne à quel point l’industrie du vélo électrique en Europe est au cœur d’une bataille pour l’équité fiscale et économique.

Questions fréquentes sur les vélos électriques en kit et la fraude fiscale européenne

  • Q : Qu’est-ce qu’un vélo électrique importé en kit ?
    R : Il s’agit d’un vélo importé en plusieurs pièces distinctes, assemblées ensuite en Europe pour éviter des droits de douane sur le produit complet.
  • Q : Pourquoi l’Europe taxe-t-elle principalement les vélos chinois ?
    R : Pour protéger son industrie locale, l’Union européenne applique des droits antidumping visant à contrer les prix artificiellement bas des importations chinoises.
  • Q : Quelles marques européennes sont impactées par cette fraude ?
    R : Des marques comme Cyrusher, Ansmann, Ecobike, Gocycle, et Veloctik subissent la concurrence déloyale liée à ces manœuvres.
  • Q : Quels sont les risques pour les consommateurs ?
    R : Acquérir un vélo résultant d’une fraude fiscale peut impliquer des problèmes de garantie, qualité et valeur de revente.
  • Q : Comment l’Europe lutte-t-elle contre ces pratiques ?
    R : Grâce à la coopération entre OLAF, le Parquet européen et les autorités nationales, par des perquisitions et enquêtes/transparence renforcée.
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